
✅ Réponse rapide :
Interjeter appel signifie contester une décision de justice rendue en première instance, afin qu’une juridiction supérieure réexamine l’affaire. Cette procédure est encadrée par des délais stricts et des règles formelles. Elle permet d’obtenir une nouvelle analyse juridique, voire une réformation totale ou partielle de la décision.
Qu’est-ce qu’interjeter appel ?
Interjeter appel est un acte juridique par lequel une partie à un procès conteste une décision rendue par une juridiction de première instance (comme le tribunal judiciaire, le tribunal correctionnel ou le conseil de prud’hommes).
En d’autres termes, l’appel permet de faire rejuger une affaire par une juridiction dite d’appel (cour d’appel), compétente pour réexaminer l’ensemble du litige, aussi bien sur le fond que sur la forme.
Qui peut interjeter appel ?
Toutes les parties au procès initial peuvent faire appel :
- La partie condamnée ou déboutée,
- Le ministère public,
- Dans certains cas, une tierce personne ayant un intérêt à agir.
Cependant, pour être recevable, l’appel doit viser une décision susceptible d’appel, ce qui n’est pas toujours le cas (certains jugements sont rendus en premier et dernier ressort).
Quels jugements peuvent faire l’objet d’un appel ?
L’appel est possible contre la plupart des jugements civils, pénaux ou administratifs rendus en première instance, sauf :
- Les jugements rendus en dernier ressort (en-dessous d’un seuil de 5 000 € en matière civile, sauf exceptions),
- Certaines ordonnances de juge unique,
- Les décisions expressément exclues de l’appel par la loi.
Une voie de recours reste alors possible : le pourvoi en cassation, qui vise uniquement le respect du droit, et non le fond.
Délais pour interjeter appel
Le délai pour faire appel est crucial. Il est en général de :
- 1 mois en matière civile,
- 10 jours en matière pénale,
- Parfois 15 jours dans certaines branches du droit administratif.
Ce délai court à compter de la notification de la décision (par huissier ou courrier).
Passé ce délai, sauf cas particuliers (force majeure, erreur de notification), l’appel n’est plus recevable.
Comment interjeter appel ?
L’appel doit être formé par :
- Une déclaration au greffe de la juridiction qui a rendu la décision,
- Ou via un avocat inscrit à la cour d’appel, notamment pour les affaires civiles (procédure obligatoire par avocat).
En matière pénale, l’appel peut parfois être fait oralement au greffe lors du jugement.
Effet suspensif et dévolutif de l’appel
Faire appel a deux conséquences majeures :
- Effet suspensif : la décision de première instance ne s’exécute pas tant que l’appel est pendant (en principe).
- Effet dévolutif : l’affaire est entièrement ou partiellement rejugée (selon les chefs de l’appel).
⚠️ Toutefois, certaines décisions sont immédiatement exécutoires, même en cas d’appel (ex : exécution provisoire ordonnée par le juge).
Le déroulement d’une procédure d’appel
- Déclaration d’appel (avec les chefs de contestation)
- Constitution d’avocat (en matière civile obligatoire)
- Échanges de conclusions entre les parties
- Audience d’appel : la cour statue publiquement (ou en chambre du conseil selon la matière)
- Arrêt d’appel : la cour peut confirmer, infirmer ou modifier le jugement
L’appel ne constitue donc pas un simple réexamen, mais une nouvelle étude de l’affaire.
Interjeter appel : une stratégie à ne pas prendre à la légère
Contester une décision judiciaire est un droit, mais aussi une démarche stratégique. L’appel entraîne :
- Des délais supplémentaires de procédure (souvent plusieurs mois),
- Des frais supplémentaires (honoraires d’avocat, frais de justice),
- Un risque de réformation défavorable (la cour peut aggraver la sanction).
Il est donc essentiel de consulter un avocat expérimenté pour évaluer la pertinence de l’appel, notamment en fonction :
- de la solidité de l’argumentation juridique,
- de la jurisprudence de la cour d’appel concernée,
- des pièces nouvelles à produire.
Cas particulier : appel en matière pénale
Dans un procès pénal, l’appel peut être formé contre :
- Le jugement de culpabilité,
- La sanction pénale (amende, prison, interdiction),
- L’évaluation des dommages-intérêts (partie civile).
Les parties peuvent faire appel séparément ou conjointement. Le ministère public peut aussi interjeter appel, même en cas d’acquittement.
Et après la cour d’appel ?
Si la décision d’appel ne vous satisfait pas, vous pouvez encore :
- Former un pourvoi en cassation, uniquement sur des points de droit,
- Dans certains cas rares, saisir la Cour européenne des droits de l’homme (en cas de violation des droits fondamentaux).
Mais ces recours sont complexes, longs, et exigent une analyse juridique approfondie.
L’accompagnement de Maître Olivier Descamps
Spécialiste du droit pénal et du droit routier, Me Olivier Descamps vous conseille stratégiquement sur l’opportunité d’un appel, vous représente devant la cour et assure la rédaction d’actes solides et argumentés.
Un jugement injuste ne doit pas rester sans réponse. Avec une démarche rigoureuse et réactive, vous mettez toutes les chances de votre côté pour obtenir une meilleure décision.
FAQ : Interjeter appel
Oui en matière pénale, et dans certains contentieux administratifs ou sociaux. Mais en matière civile, l’avocat est obligatoire devant la cour d’appel.
Oui, sauf exceptions. Vous pouvez produire de nouvelles pièces ou soulever de nouveaux moyens.
En principe oui, sauf si l’exécution provisoire a été ordonnée.
Les frais varient selon la complexité du dossier, la durée de la procédure, les honoraires de l’avocat. Un devis peut être demandé dès le premier rendez-vous.
Comptez entre 6 mois et 1 an en moyenne, parfois plus selon l’engin judiciaire.
Il existe des recours exceptionnels (requête en relevé de forclusion), mais ils sont strictement encadrés
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